A l’origine, la paroisse de Mesnil Saint Père dépendait de l’abbaye de Montiéramey. L’église n’était encore qu’une chapelle. Dans une bulle de 1137, le pape Pascal II la mentionne une première fois, puis elle est à nouveau citée en 1147. On peut ainsi dater assez précisément le début de son édification.
Historique de l’église
L’église, sous le vocable de Saint-André possède une tour du XIIe siècle. Le reste de l’édifice est du XVIIe siècle, sauf la nef, dont les baies modernes actuelles remplaceraient des ouvertures romanes.
Le plan est en forme de croix latine. L’abside, à cinq pans, est voûtée. Le transept de deux travées est aussi voûté, la seconde travée sert de base à la tour.
La façade de l’église est précédée d’un vieux porche du XIIe siècle remanié au siècle dernier, constitué sur sa face principale d’une simple porte cintrée et de deux petites fenêtres de même fome; deux portes s’ouvrent les faces latérales.
Les murs de la façade mesurent 0,60 mètres d’épaisseur. La charpente est apparente et la toiture qui la couvre s’appuie sur le mur occidental de la nef, à la hauteur de la corniche des combles.
Au centre de l’édifice, s’élève une vieille tour carrée mesurant 8,50 m sur toutes ses faces. Sa toiture conique s’appuie sur une corniche que soutiennent des modillons.
Le modillon du milieu de la coniche, côté du nord, a été refait au XVIe siècle: il porte l’écu de France, surmonté de la couronne royale. Au midi, le modillon central présente une face de félin: c’est la seule sculpture que montre cet édifice.
La tour renferme 3 cloches, dont l’une fut fondue en 1813 par Jean-Baptiste Cochois et Breton.
En entrant sous le poche, on voit à droite la tombe de Gaspard Dusac, curé du Mesnil, autrefois posée à l’intérieur de l’église. Cette tombe fut déplacée pour couvrir les restes de Gaspard Bouillon, curé de ce lieu, mort en 1879.
Intérieur de l’église
On entre dans l’église par une porte plein-cintre sans aucune décoration. La nef reçoit le jour par deux fenêtres ogivales sans meneaux, ni verrière de couleur. Au-dessus de la porte d’entrée est suspendu un tableau peint sur toile représentant Saint André, patron de l’église, sans signature ni millésime.
La nef étant plus large que la première travée de la tour, il en résulte que deux des côtés, deux murs à angles droits forment encoignure entre lesquels s’adossaient deux autels supprimés depuis peu.
Du côté du nord, près des restes de l’ancien retable, une petite console aux armes du dauphin de France, fils de François ler , sur laquelle pose une petite statue de Saint Louis, des ateliers de Vendeuvre.
Derrière cette figure, se trouve suspendu un petit tableau peint sur bois au XVIe siècle et représentant Saint Vincent, accosté de Saint Etienne et de Sainte Anne. Cette représentation de divers saints sur un même tableau donne à penser que cette peinture est un ex-voto offert à l’église par une famille qui voulut ainsi réunir l’image de ses patrons.
Du côté méridional, sur le mur de clôture des bas-côtés, un autre tableau peint au XVIIe siècle, représente l’Adoration des rois mages.
Nous entrons en suivant sous la tour; celle-ci s’ouvre sur la nef et le choeur par un arc en ogive élevé sur pieds droits à un mètre du sol. Sur les bas-côtés, les ouvertures sont plein-cintre et la voûte est ouverte par un œil de bœuf. Les bas-côtés de la tour ont été murés en 1630 pour maintenir les premiers piliers du choeur qui s’écrasaient sous la charge de la vieille tour.
Le bas-coté est occupé par une chapelle dédiée à la Vierge; son retable est à pilastres ioniques portant un entablement cintré, lequel est décoré de têtes d’anges . Au-dessus de ce couronnement, un petit médaillon de la Vierge.
Dans la niche de ce retable est une statue de la Vierge, de la fin du XVIe siècle. Porté par sa mère, I’enfant Jésus de la main gauche tient simplement le pli de sa petite robe et passe la main droite dans les cheveux de sa mère, sur le corsage de laquelle on remarque une pierre brillante.
L’autel n’existe plus, il a été transporté à la seconde travée et ferme actuellement le passage des bas-côtés communiquant au sanctuaire.
C’est dans cette chapelle et dans celle du côté sud que nous avons calqué des carreaux émaillés en assez grand nombre pour reconstituer un ensemble représentant une tombe avec I’effigie d’un prêtre mort vers la dernière moitié du XVI° siècle. Le nom du défunt parait avoir été enlevé avec intention; L’inscription était doublée d’une bordure composée de blasons à trois têtes de léopard: ces armoiries se rapportent à celles de la famille de Dorman, seigneur de Nozay, de Saint Martin et de Saint Rémy sous Barbuise. Cette tombe était sans doute, au milieu du choeur, avant le dallage de cette partie de l’Eglise, qui eut lieu en 1754 aux frais du curé d’alors.
A l’occasion des travaux dans l’église du Mesnil, la chapelle a fait l’objet d’une rénovation et tous les carreaux émaillés ont disparu, excepté quelques uns que l’on trouve sous les bancs, l’un d’eux porte la date de 1620 à la pointe d’un blason.
Même disposition et même retable dans la chapelle méridionale; Celle-ci, comme la précédente a perdu son carrelage émaillé, mais elle conserve encore la dalle tumulaire de Jeanne Thomas
Le Choeur de l’église
Le chœur occupe la seconde travée, point de départ de la reconstruction de l’église au XVIe siècle. Du chœur, on passe dans les chapelles des bas-côtes. Ces bas-côtés s’ouvrent obliquement sur le sanctuaire.
La chapelle septentrionale est consacrée à la Vierge. Elle est décorée d’une boiserie dans laquelle une niche centrale abrite une statue de la Vierge mère, du XV° siècle, très intéressante par le fini et la perfection de sa sculpture et surtout par la délicatesse des figures et des mains. L’enfant Jésus est assis, ses pieds reposent sur le pan du manteau de sa mère; il bénit de la main droite.
Une fenêtre divisée par des meneaux cintrés éclaire cette chapelle.
Du côté méridional, l’autel est consacré à saint Nicolas. Son retable, en simple boiserie est occupé par un tableau représentant le patron des jeunes garçons.
Le Sanctuaire
Le maître-Autel en bois est placé contre une boiserie établie au centre de l’abside pour servir de clôture à la sacristie. Des consoles portent des petites statuettes modernes : Saint Pierre, saint Paul, Le Christ et saint Joseph.
Ce sanctuaire est éclairé par des fenêtres en ogive. Dans l’embrasement d’une fenêtre, on remarque un petit blason en saillie sur le mur. Il est composé d’un chevron accompagné de deux étoiles avec un croissant en chef et un trèfle en pointe, portant la date de 1630.
La fenêtre centrale du chevet, murée depuis longtemps, s’est réduite à un oeil de boeuf.
Au niveau de cette ouverture, s’élève la statue de Saint André, patron de l’église, appuyé sur la croix de son supplice . Il est accompagné de deux anges.
Plus bas, une statue de Sainte Catherine et une de saint Michel. Sur le mur d’angle du passage des bas-cotés au sanctuaire, deux tableaux peints sur toile représentent la Vierge et saint Joseph. Ils sont signés Pauline Uhrich, 1876
Sources:
- Archives Gustave Gras